Le but de ces pages n’est pas de décrire en longueur la place et le rôle du sorcier dans la société traditionnelle africaine. Plutôt s’agit-il de souligner le fondement essentiel de ce rôle et l’exploitation insoupçonnée qu’en font les « nouveaux sorciers ». Ce fondement commun aux sorciers traditionnels et modernes, païens et chrétiens, est la cosmogonie africaine. À la différence de la cosmologie qui est une théorie philosophique ou scientifique de la formation et de la nature de l’univers (cosmos) considéré dans son ensemble, une étude recourant à la rigueur des règles, expérimentations et pratiques de la connaissance scientifique, la cosmogonie est plutôt une théorie des origines et des développements du cosmos, incluant donc croyances, spéculations, mythes, légendes, etc.