Le discours théologique africain n’est pas réductible à sa configuration judéo-chrétienne et arabo-islamique en exclusivité. Il devrait retrouver son pays natal : c’est tout l’enjeu du paradigme égypto-nubien et de celui de l’Arabie nègre. C’est à l’honneur de quelques théologiens afro-chrétiens et musulmans d’avoir pris la mesure du background égypto-nubien de leurs études. Mais il reste à savoir si les afro-chrétiens, pour ne citer que ceux-ci, et les théologiens du monde contemporain dans leur ensemble, ont suffisamment compris que la Nubie et l’Egypte constituent une condition de possibilité de la compréhension de leur patrimoine spirituel. Le moment n’est-il pas venu de faire un pas de plus : restituer au paradigme égypto-nubien son antériorité historique et lui reconnaître sa sublimité et son indépassabilité ? Nous n’avons cessé de repérer celle-ci notamment à travers l’érudition du grand hymne d’Akhénaton, à la fois porteur de l’ensemble des attributs cardinaux de la pensée de la vallée du Nil et de la perception égypto-nubienne de l’univers dans sa totalité, et socle ontologique de la renaissance des peuples noirs nilogènes, en quête de reconnexion avec leur souche multimillénaire. A travers notre corpus théologique, nous nous réjouissons d’avoir donné aux théologiens africains l’occasion d’en prendre connaissance afin de montrer à la jeunesse l’importance théologique de la tridimensionnalité des Antiquités africaines sans faire l’économie de l’apport judéo-chrétien.