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Hommage au Pasteur Félix Mutombo Initiative de quelques pasteurs de l’Union des Baptistes en Belgique

Aujourd’hui, le 25/04/2020 a été porté à terre, notre frère et collègue le pasteur Félix Mutombo.  Auteur de plusieurs livres et articles scientifiques de qualité, il captivait tout le monde. Plaisir de le lire, joie de l’entendre : il était non seulement un théologien de grand talent, mais aussi un penseur biblique qui militait pour la contextualisation de la Parole à notre temps.

Si engagé avec Christ, si brillant dans ses réflexions, il faisait l’unanimité de tous, des grands, comme des petits, des érudits et des moins érudits. Il savait se mettre au niveau de tous.

Il y a plus d’une quinzaine d’années, il m’invita à prêcher dans son église dans le Borinage. Le modérateur, un banquier d’un certain âge et spirituellement mature se mit à parler les larmes aux yeux, disant :

« Je suis chrétien depuis longtemps, mais j’ai beaucoup évolué depuis que tu es mon pasteur (quelques mois). Tu m’as ouvert les yeux et j’ai pu accéder à la profondeur de merveilles de la parole de Dieu. »

C’est le meilleur éloge que l’on puisse faire à un pasteur de son vivant.

Trop érudit, le pasteur Félix Mutombo Mukendi savait pourtant se mettre au niveau de tous.

 Sa compagnie faisait plaisir. En effet, pour le pasteur Félix Mutombo être joyeux était d’abord une élégance, un devoir, une marque.

Dans l’univers spirituel de F. Mutombo, quoi qu’on en pense, quoi qu’on traverse, il fallait que la vie fût belle. Grand professeur d’université, il savait toujours lâcher une note d’humour pour casser la glace, pour accueillir son interlocuteur.

Trop charmant, trop brillant, trop amoureux de petites blagues amicales. Il en avait pour tout le monde, pour vous accueillir, pour vous mettre à l’aise.

Le pasteur Félix Mutombo observait avec curiosité, et espérance l’évolution de la situation congolaise, sans jamais faire partie de ces courtisans du ventre. Il aimait profondément son pays et militait avec sa plume pour l’avènement d’un Congo libre et démocratique.

Extrêmement érudit, humain, sage, il était celui qui rend toute conversation intéressante et savoureuse. Il passait des heures à expliquer comment la théologie est appelée à changer la situation sociale d’un peuple.

Ses yeux toujours hospitaliers, vous fixaient avec intensité. Par son éducation raffinée, il écoutait tout le monde vous donnait l’impression que vous étiez la personne qui, à cette minute-là, était la plus importante du monde.

Il n’était pas cet érudit fier et froid qui regarde ses interlocuteurs de haut. Il savait accueillir tout le monde et mettre à l’aise chacun, aussi en excellent polyglotte, il savait toujours glisser quelques mots de la langue de son interlocuteur.

Il était rarement choqué, toujours amusé. Je l’ai constaté plusieurs fois dont une fois dans une conférence où j’avais dit tout ce qui est de nature à scandaliser et à mettre en colère un exégète comme lui. Il n’était pas content, mais il ne m’en a jamais tenu rigueur.

Et même lorsqu’il s’indignait, ses emportements étaient mesurés. Il savait prendre de la hauteur. La dernière fois qu’il a été invité à notre Conseil d’admiration, il nous a fait part des différents défis relatifs à son église, mais aussi de sa frustration face à certains membres d’église qui l’ont lâché dernièrement, à ce propos il dira : « je n’aime pas me bagarrer »

Il combattait rigoureusement la bêtise et les déviations doctrinales des pasteurs autoproclamés sans jamais avoir du mépris pour eux.

Le pasteur Félix Mutombo, homme affable, accueillant et chaleureux, pour saluer ses collègues, il détestait donner un baiser sur la joue, il aimait serrer dans ses bras, c’était plus chaleureux !

Ses éclats de rire et ses humours nous manqueront beaucoup.

Félix Mutombo fit les beaux jours de la Faculté Universitaire de Théologie Protestante de Bruxelles (FUTPB)

Homme d’ouverture et de dialogue, il ne voulait jamais être enfermé dans le « isme ». D’origine presbytérienne, il travaillait aussi bien avec les évangéliques, les pentecôtistes que les baptistes.

Doté d’une solide expérience internationale grâce aux nombreuses années passées à Nairobi à la tête du Bureau de La Société Biblique de la zone d’Afrique de l’Est et de l’Afrique Australe, il assumera avec une grande aisance des conférences scientifiques dans le monde entier et dans plusieurs langues.

Il était vraiment aimable et donnait souvent raison à ses adversaires, sans chercher à s’exonérer de la critique. À ce propos, il était un universitaire accompli.

 

Membre fidèle de notre pastorale du Hainaut, lors de notre dernière réunion du mois de mars, il nous a partagé plusieurs projets de conférences et d’invitations d’universités pour partager sa passion du « Fils de l’homme souffrant. »

Dieu, notre Dieu que nous avons servi ensemble a vu qu’il était bon de rappeler à Lui son serviteur. Notre cœur saigne et le vide laissé ne sera jamais comblé. Mais dans l’espérance de nous réunir dans la maison du Père, nous prions pour Odette et pour les enfants.

Et aujourd’hui, où les hommages pleuvent, j’ai juste envie de lui dire, en rappelant ce qu’il aimait dire de ses professeurs au Kenya : « kwa héri mwalimu mukuu » (Au revoir grand professeur), tu nous manqueras beaucoup, Pasteur”.

Pour ses collègues pasteurs, Emmanuel Mukwege ( PhD)

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